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La pandémie de Covid-19 fait chuter les cours des produits alimentaires en mars (FAO)

La pandémie de Covid-19 fait chuter les cours des produits alimentaires en mars (FAO)

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Une baisse de la demande et une chute des prix de l’huile provoquées par la pandémie de Covid-19 contribuent à faire baisser les prix internationaux des principaux produits alimentaires, a annoncé ce jeudi l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

NEW YORK, USA, le 3 Avril 2020,-/African Media Agency (AMA)/- « Les prix mondiaux des produits alimentaires ont fortement baissé en mars, principalement en raison de diminutions au niveau de la demande dues aux effets de la pandémie du Covid-19 et d’une baisse des prix mondiaux de l’huile due principalement aux prévisions faisant état d’un ralentissement économique alors que les gouvernements ont adopté une série de restrictions visant à faire face à la crise sanitaire », souligne la FAO dans un communiqué de presse.

Selon l’agence onusienne basée à Rome, les prix des produits alimentaires ont baissé, en moyenne, de de 4,3% depuis février.

« Ces baisses de prix s’expliquent en grande partie par les facteurs relatifs à la demande et non à l’offre. Les facteurs relatifs à la demande sont influencés par des perspectives économiques qui tablent vers une constante détérioration », a précisé Abdolreza Abbassian, Economiste principal à la FAO.

Parmi tous ces produits, la diminution la plus notable a été celle du sucre avec une baisse de près de 20% par rapport à février dernier. En cause : une baisse de la consommation hors domicile liée aux mesures de quarantaine imposées par plusieurs pays et une baisse de la demande en provenance des producteurs d’éthanol en raison de la forte chute des prix du pétrole brut.

Les prix des huiles végétales ont diminué de 12% en un mois en raison de la chute des prix de l’huile de palme, elle-même due à la forte baisse des prix des huiles brutes et minérales et des préoccupations concernant les impacts de la pandémie sur les marchés d’huile végétale à travers le monde.

« Une baisse due à la baisse sur les biocarburants, qui représentent une source importante de demande sur les marchés du sucre et des huiles végétales », a indiqué Peter Thoenes, analyste à la FAO.

Hausse des prix mondiaux de riz pour le troisième mois consécutif

Pour les produits laitiers, les prix ont chuté de 3% en raison de la baisse de la demande mondiale d’importations pour la poudre de lait écrémé et la poudre de lait entier. Une situation qui n’est pas étrangère aux perturbations enregistrées au niveau de la chaine d’approvisionnement des produits laitiers et la conséquence logique des mesures de confinement adoptées par de nombreux pays en vue de lutter contre la propagation du Covid-19.

Le prix de la viande a baissé de 0,6% en raison de la baisse des cotations internationales pour les viandes ovines et bovines dont les disponibilités à l’exportation sont importantes mais dont les capacités commerciales ont été entravées par des obstacles logistiques.

Les cotations pour la viande porcine ont néanmoins augmenté face à l’augmentation de la demande mondiale et alors que les installations de traitements ont été freinées dans leurs opérations par les restrictions appliquées sur la circulation des travailleurs.

L’Indice FAO du prix des céréales a baissé d’environ 2% et est resté proche de son niveau enregistré en mars 2019. Les prix mondiaux du blé ont baissé tandis que l’abondance des stocks mondiaux et des perspectives de récoltes généralement favorables ont compensé les projections faisant état d’une hausse de la demande en provenance d’Amérique du nord et de certaines limitations à l’exportation imposées par la Russie.

En revanche si les prix du maïs ont également baissé en raison de l’abondance des stocks, les prix mondiaux du riz ont augmenté pour le troisième mois consécutif. Une hausse qui traduit « les inquiétudes liées à la pandémie et à des informations indiquant que le Vietnam pourrait introduire des interdictions à l’exportation – une éventualité que le gouvernement a depuis minimisé ».

Lors du sommet du G20 qui s’est tenu la semaine dernière, le Directeur général de la FAO Qu Dongyu a demandé aux leaders nationaux d’éviter « d’adopter des politiques susceptibles d’entraver les échanges commerciaux, essentiels aux systèmes d’approvisionnement alimentaire ».

Des stocks de céréales relativement amples

Les prévisions de la FAO pour la production mondiale de blé pour 2020 demeurent inchangées par rapport au mois dernier, lui faisant atteindre le niveau quasi record de l’année dernière. Selon la FAO, cette donne devrait aider à protéger les marchés alimentaires pendant la tempête provoquée par le coronavirus.

Les prévisions de la FAO pour la production mondiale de blé pour 2020 demeurent inchangées depuis le mois dernier avec 763 millions de tonnes et des baisses de production attendues dans l’Union européenne, en Ukraine et aux Etats-Unis qui seront cependant compensées par des gains de productions prévus en Russie, en Inde et aux Pakistan – bien que les invasions de criquets pèlerins dans les deux derniers pays cités pourraient freiner cette hausse.

Pour le maïs, la principale céréale secondaire, des récoltes exceptionnelles sont attendues au Brésil et en Argentine et la production de maïs en Afrique du Sud devrait pouvoir se relancer suite à la vague de sécheresse de l’année dernière. Ailleurs, les décisions d’ensemencement pourraient se voir influencer par une baisse des prix mondiaux du maïs.

Les prévisions de la FAO concernant l’utilisation mondiale de céréales pour la saison 2019/20 ont légèrement été revus à la hausse pour lui faire atteindre 2.722 millions de tonnes, soit une hausse de 1,2% sur l’année.

Les stocks mondiaux de céréales à l’issue de la saison 2020 devraient baisser de 8 millions de tonnes par rapport à leurs niveaux d’ouverture, faisant également baisser le ratio mondial stock-utilisation de céréales pour lui faire atteindre plus de 30%, un niveau toujours considéré comme acceptable. Le commerce mondial de céréales devrait augmenter de 2,3% par rapport à l’année précédente pour atteindre 420 millions de tonnes.

Distribué par African Media Agency (AMA) pour ONU Info.

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